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domingo, 12 de octubre de 2014

En la tienda de la florista

Un hombre entra en la tienda de la florista
y elige flores
la florista envuelve las flores
el hombre se lleva la mano al bolsillo
para buscar el dinero
el dinero para pagar las flores
pero al mismo tiempo se lleva
súbitamente
la mano al corazón
y cae.
 
 
Un homme entre chez une fleuriste
et choisit des fleurs
la fleuriste enveloppe les fleurs
l’homme met la main à sa poche
pour chercher l’argent
l’argent pour payer les fleurs
mais il met en même temps
subitement
la main sur son cœur
et il tombe.
 

Al mismo tiempo que cae
el dinero rueda por el suelo
y también las flores caen
al mismo tiempo que el hombre
al mismo tiempo que el dinero
y la florista se queda allí
ante el dinero que rueda
ante las flores que se marchitan
ante el hombre que se muere
sin duda todo es muy triste
es necesario que la florista
haga algo
pero no sabe qué hacer
no sabe
por dónde empezar.
 

En même temps qu’il tombe
l’argent roule à terre
et puis les fleurs tombent
en même temps que l’homme
en même temps que l’argent
et la fleuriste reste là
avec l’argent qui roule
avec les fleurs qui s’abîment
avec l’homme qui meurt
évidemment tout ça est très triste
et il faut qu’elle fasse quelque chose
la fleuriste
mais elle ne sait pas comment s’y prendre
elle ne sait pas
par quel bout commencer.
 

Hay tantas cosas por hacer
con ese hombre que se muere
esas flores que se marchitan
y ese dinero
ese dinero que rueda
que no deja de rodar.
 

Il y a tant de choses à faire
avec cet homme qui meurt
ces fleurs qui s’abîment
et cet argent
cet argent qui roule
qui n’arrête pas de rouler.
 
Poema original de Jacques Prévert,
traducción de César Rojas

martes, 19 de noviembre de 2013

La segunda parte de "Las hojas muertas"


El otoño nos atrapa realmente cuando la noche pide a gritos echar una manta gruesa sobre la cama y el espíritu reclama escuchar de nuevo Las hojas muertas de Jacques Prévert (letra) y Joseph Kosmá (música). Las feuilles mortes, canción compuesta en 1945, es un himno a la nostalgia, la imposibilidad de olvidar y los grandes amores desunidos por el paso del tiempo. Con esta chanson aprendimos que el mar borra sobre la arena los pasos de los amantes que se separan.
 
En ce temps-là la vie était plus belle,
Et le soleil plus brûlant qu’aujourd’hui.
Les feuilles mortes se ramassent à la pelle.
Tu vois, je n’ai pas oublié…
Les feuilles mortes se ramassent à la pelle,
Les souvenirs et les regrets aussi.

Et le vent du nord les emporte
Dans la nuit froide de l’oubli.
Tu vois, je n’ai pas oublié
La chanson que tu me chantais.
 

Dieciséis años después de que Prévert escribiera una de sus obras más bellas, en 1961, un joven Serge Gainsbourg reunió el valor suficiente para componer la segunda parte de Las hojas muertas, a la que tituló La chanson de Prévert. Aunque los versos de Gainsbourg no rozan la maestría del poeta parisino, esta secuela contiene un mensaje esperanzador: hasta que la canción no se olvida del todo, el amor continúa vivo.

Oh, je voudrais tant que tu te souviennes
Cette chanson était la tienne
C'était ta péférée
je crois qu'elle est de Prévert et Kosma.

Et chaque fois Les Feuilles mortes
te rappelle à mon souvenir
Jour après jour, les amours mortes,
n'en finissent pas de mourir.
 

sábado, 27 de abril de 2013

Déjeuner du matin


"Il a mis le café
Dans la tasse
Il a mis le lait
Dans la tasse de café
Il a mis le sucre
Dans le café au lait
Avec la petite cuiller
Il a tourné
Il a bu le café au lait
Et il a reposé la tasse
Sans me parler.

Il a allumé
Une cigarette
Il a fait des ronds
Avec la fumée
Il a mis les cendres
Dans le cendrier
Sans me parler
Sans me regarder.
Il s'est levé
Il a mis
Son chapeau sur sa tête
Il a mis son manteau de pluie
Parce qu'il pleuvait
Et il est parti
Sous la pluie
Sans une parole
Sans me regarder.
Et moi j'ai pris
Ma tête dans ma main
Et j'ai pleuré".
JACQUES PRÉVERT (1946)

"J´ai acheté
Un paquet de cigarettes
Un journal
Et un rayon de soleil
Et j´ai été m´attabler
A la terrase
D´un inmmense café.
J´ai commandé
Un lait
Et j´ai disposé
Mon paquet de cigarettes
Mon journal
Mon rayon de soleil
Et mon verre de lait
En ordre
Je me suis bien calé
Dans mon fauteuil
Et j´ai comencé à lire
Tranquillement
Un instant après
J´ai regardé
mon paquet de cigarettes
mon journal
mon rayon de soleil
et mon verre de lait
bien alignés
et je me suis demandé
si j´étais un revolutionnaire".
 
RACHID BOUDJEDRA (1971)


En ambos poemas, de apariencia sencilla, se describen hábitos diarios: nuestra taza de café, fumar un cigarrillo, desayunar... En la poesía de Prévert, estas palabras del día a día nos describen el último momento de una pareja. En el de Boudjedra, se usan los mismos términos para reflexionar sobre un sentimiento de malestar político y social.